Recherche sur les lycaons de l’Ouest tanzanien

Les grands carnivores tels que les lions, les lycaons, les léopards et les hyènes sont, avec les méga herbivores comme les éléphants, les espèces les plus difficiles à conserver sur le terrain. Les écosystèmes de Miombo de l’Ouest tanzanien abritent des populations de ces espèces menacées, mais on sait peu de choses sur leur nombre, leur dynamique de population et leur utilisation de l’habitat. L’ADAP collabore avec des institutions de recherche pour mieux comprendre et protéger ces espèces tout en favorisant leur coexistence avec les populations humaines. Le projet met l’accent sur la prise en compte du point de vue des communautés et la communication avec les personnes particulièrement touchées par les conflits avec la faune sauvage, les éleveurs.

 

Dans ce contexte, la recherche menée par Raimundo Pizarro, étudiant de la haute école du paysage d’ingénierie et d’architecture (HEPIA), est accueillie et facilitée par l’ADAP. L’étude porte sur les lycaons (Lycaon pictus), les grands carnivores les plus menacés d’Afrique. L’objectif est de mieux comprendre l’utilisation et la dispersion de l’habitat afin de confirmer la fonctionnalité des corridors reliant les parcs nationaux de Ruaha et de Katavi. Les questions clés sont : comment maintenir des corridors fonctionnels, comment les lycaons utilisent-ils les territoires peu protégés qui relient ces deux parcs, et comment sont-ils perçus par les communautés pastorales voisines ?

 

Pour ce faire, l’étude vise à poser des colliers GPS sur 6 lycaons afin de suivre leurs déplacements dans l’écosystème pendant un an. La première étape, en cours, est une campagne ciblée avec des pièges photo pour confirmer la localisation des meutes, avant de procéder à la pose des colliers. L’ADAP collabore sur ce projet avec la Wildlife Conservation Society (WCS), qui mène également des recherches sur les lycaons dans l’écosystème, ainsi qu’avec le Tanzania Wildlife Research Institute (notamment pour l’immobilisation des chiens sauvages) et les gestionnaires et utilisateurs de ces territoires (Tanzania Forest Service, Tanzania Wildlife Agency et les sociétés de chasse).

 

La campagne de piégeage photo est bien engagée, et une première meute de près de 20 individus a été localisée dans la réserve forestière de Mulele Hills, où l’ADAP soutient la mise en place d’un accord de gestion forestière conjointe. Des pièges photo ont également été installés dans la réserve forestière de Rungwa River, et la prochaine étape consistera à placer des caméras dans la réserve de chasse de Rukwa. Nous sommes très enthousiastes quant aux résultats à venir de cette recherche, qui comprend également des enquêtes sur les conflits homme-carnivore chez les pasteurs. Toutes ces données seront utilisées par ADAP pour développer un programme visant à réduire les conflits hommes-carnivores et pour adapter les mesures de gestion des réserves afin d’assurer la conservation à long terme de cette espèce unique.

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