TANZANIE :
districts de Mlele/Sikonge, régions de Katavi/Tabora

Agir avec les communautés pour protéger les lions et leur habitat

L’ouest de la Tanzanie abrite l’une des populations de lions les plus importantes d’Afrique, mais ce territoire est insuffisamment pris en compte dans les efforts de conservation. Les connaissances sur le statut et les populations de lions dans cette région sont incomplètes ou obsolètes. Sous l’impulsion du Lion Recovery Fund (LRF), plusieurs ONG actives dans la région (Panthera, Wasima, ADAP) prévoient de coordonner leurs efforts au sein du complexe d’aires protégées afin de stabiliser les populations de lions.

L’ADAP est parvenue à sécuriser une subvention du LRF lui permettant de renforcer ses efforts pour la conservation du lion. L’ADAP soutient les patrouilles de surveillance organisées par le service de la faune (TAWA – Tanzania Wildlife Management Authority) et les autorités des districts de Mlele et Sikonge et mises en œuvre par les rangers de TAWA et les écogardes villageois. L’objectif est d’intensifier les patrouilles pour freiner les activités destructrices telles que la chasse illégale, le pâturage du bétail et la déforestation à des fins agricoles, qui portent atteinte aux écosystèmes et aux populations animales, notamment à plusieurs espèces menacées comme le lion. Cette approche permet également à des jeunes des villages voisins d’acquérir des compétences et d’accéder à des emplois réguliers et bien rémunérés, renforçant ainsi le soutien local à la conservation.

Quel est l’enjeu principal ?

Historiquement, les écosystèmes et la faune de l’ouest de la Tanzanie prospéraient grâce à leur isolement et à une faible présence humaine. Mais au cours de la dernière décennie, cet équilibre a été bouleversé par des changements rapides. La région a connu un afflux important d’agro-pasteurs, entrainant une intensification de la déforestation, l’extension des zones cultivées, la création de nouveaux villages et l’empiètement sur les aires protégées. Cette croissance s’accompagne de défis majeurs : pastoralisme non régulé, mise à mort ciblée de grands carnivores, braconnage, et hausse de la mortalité de la faune liée à l’aménagement de routes modernisées traversant des habitats sensibles.

Le suivi mené par l’ADAP entre 2023 et 2025 et les données fournies par TAWA ont confirmé la présence continue de lions dans les trois aires protégées soutenues par ses projets – la réserve de faune d’Inyonga (Game Reserve), la réserve villageoise de faune d’Ipole (Wildlife Management Area) et la zone de gestion de la faune de Rungwa river (Game Controlled Area) – qui couvrent plus de 10’000 km² de forêts de miombo et de prairies inondables dans les districts de Mlele et de Sikonge. Ces zones constituent des corridors écologiques clés entre les parcs nationaux du paysage élargi Katavi – Ruaha – Ugalla.

Le soutien du LRF, qui complète le financement déjà apporté par la Fédération Genevoise de Coopération, permet la mise en place de patrouilles permanentes menées par les villages tout au long de l’année. Cela limite ainsi de manière significative les menaces pesant sur les lions, tout en renforçant les bénéfices concrets de la conservation grâce aux emplois offerts aux écogardes.

Quel rôle joue l’ADAP dans ce nouveau projet ?

Les activités de l’ADAP se concentrent sur la lutte contre les menaces pesant sur les lions et la faune sauvage : la chasse illégale, la déforestation et le pâturage du bétail à l’intérieur des aires protégées. Pour ce faire, la fréquence et la durée des patrouilles seront accrues assurant une présence continue pour dissuader les activités illégales.

L’ADAP a équipé les équipes de patrouille conjointes d’outils de suivi avancés tels que SMART (un logiciel destiné à améliorer la gestion des efforts de surveillance et de suivi) et les formera à la collecte et à l’analyse des données. Ces informations permettront de renforcer et d’adapter les actions de gestion, conduisant ainsi à une amélioration de leur efficacité.

Formation pratique des écogardes à l’utilisation de SMART par Valeria Shirima

Formation théorique pour utiliser SMART

Pour suivre l’évolution de la situation et évaluer l’impact des actions entreprises, l’ADAP entend mettre en oeuvre des méthodes spécifiques de suivi des lions en collaboration avec Panthera. Une première étude basée sur les empreintes a été conduite par Panthera en octobre 2025, confirmant la présence du lion dans la zone de gestion de la faune de Rungwa River.

Lancement du projet

L’ADAP a signé un protocole d’accord avec TAWA en octobre 2025 formalisant leur étroite collaboration. Elle coordonne également les activités avec JUHIWAI qui gère la réserve villageoise d’Ipole et les autorités locales.

Séance préliminaire à la signature du protocole d’accord avec TAWA.

Lionne prise en photo lors du suivi écologique en 2024

Les premières étapes du projet ont consisté à acquérir du matériel pour les patrouilles conjointes utilisant l’outil SMART, ainsi qu’à former les rangers de TAWA et les écogardes à son utilisation. Les premières patrouilles conjointes ont été lancées suite à la formation, marquant le début de la collecte de données avec SMART.  Toutes les activités de la subvention LRF sont supervisées et réalisées par Valeria Shirima, responsable des ressources naturelles de l’ADAP.

À l’avenir, l’ADAP se concentrera sur la mobilisation de ressources supplémentaires, le renforcement des partenariats et le lancement des activités sur le terrain pour mettre en œuvre les actions de conservation et l’engagement des communautés, conformément au plan.

INFORMATIONS
SUR LE PROJET

Projet en cours depuis
2025
Localisation

Réserve de faune d’Inyonga (Game Reserve), la réserve villageoise de faune d’Ipole (Wildlife Management Area) et la zone de gestion de la faune de Rungwa river (Game Controlled Area

Bailleurs de fonds
Lion Recovery Fund (LRF)
Partenaires locaux
ADAP TanzaniaTanzania Wildlife Management Authority
Responsables pour l’ADAP

Tanzanie : Valeria Shirima

Suisse : Yves Hausser

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