REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE :
Parc national du Bamingui-Bangoran

GESTION PARTICIPATIVE DE LA FAUNE DANS LE PARC NATIONAL DU BAMINGUI-BANGORAN

 

En 1997, l’ADAP a initié un premier programme en Centrafrique pour promouvoir une gestion participative des ressources naturelles dans la région du Bamingui-Bangoran, au nord du pays. Cet espace est dangereusement menacé par un braconnage intensif, perpétré en grande majorité par des habitants d’autres régions. Les activités sur le terrain ont dû être gelées en 2001, suite à la dégradation de la situation socio-politique de la Centrafrique.

DOMAINES D’INTERVENTIONS
Gestion participative de la faune, développement d’activités génératrices de revenus.

PARTENAIRES PRINCIPAUX
Communautés villageoises, Ministère des eaux et forêts chasse et pêche, sous-préfecture de Bamingui, Programme de développement de la région nord (composante ECOFAC), Société « Les guides associés », Fédération Genevoise de Coopération.

DESCRIPTION DU PROJET
Dans un contexte de quasi absence de l’état centrafricain, le modèle de Zone Villageoise d’Intérêt Cynégétique (ZCV) mis en place avec l’appui du programme ECOFAC de l’Union Européenne paraissait prometteur. Il permettait par la rétention d’une part importante des taxes de chasse au niveau local, de financer la gestion de ces zones et de contribuer au développement local. Le parc national du Bamingui-Bangoran d’une superficie de 10’000 km2 n’était pour ainsi dire pas géré, et son patrimoine faunistique connaissait une dégradation rapide. Il hébergeait toutefois encore la totalité des espèces de savane du nord RCA, à l’exception du rhinocéros noir, dont les derniers individus avaient été abattus à la fin des années 1980. La proposition de l’ADAP au Ministère de l’Environnement Centrafricain était la suivante : suite à une phase initiale de comptages de faune et de prise de contact avec les communautés riveraines du parc, proposer un redécoupage du parc pour en déclasser une partie pour assurer la mise sur pied de ZCV. Bien qu’à priori opposé au déclassement, même partiel du parc, le Ministère autorisa l’ADAP à entreprendre la collecte de données nécessaires à la mise sur pied de la proposition. L’ADAP recruta et installa une petite équipe à Bamingui, elle se dota d’un premier véhicule et entreprit la phase de comptage et de prise de contact avec les villages. L’ADAP a également su intéresser une société de chasse au montage d’un tel projet, la société des Guides Associés, qui a contribué de manière importante sur le terrain à fournir le soutien logistique nécessaire à l’établissement du projet.

Les comptages réalisés sur l’ensemble du parc ont confirmés des densités basses pour les grandes espèces (éléphants, hippopotames, buffles, lions). La plupart des grandes antilopes (hippotragues, bubale, guibs) étaient encore bien présentes, à l’exception d’espèces comme le cob de Buffon. L’élan de derby était présent avec des troupeaux de taille importante (70-100 individus). Les comptages ont également confirmé une pression forte de braconnage tant étranger (Tchad, Soudan) que riverain. Les villages et les autorités locales ont accueilli avec intérêt la venue du projet. En parallèle, des contacts furent établis avec l’US Fish and Wildlife Services qui manifestait son intérêt pour le projet.

Cependant, le projet n’a pas pu être concrétisé, en raison d’une dégradation importante des conditions de sécurité et de la situation de guerre civile qui prévalait à l’époque. La situation politique du pays, et particulièrement les mutineries militaires à répétition, ont conduit le gouvernement américain à geler tous les financements pour la RCA. L’abandon de ce projet a été vécu comme un échec par l’ADAP, mais a permis de mieux comprendre les conditions nécessaires à la mise en place de projets fondés sur la gestion communautaire. Ainsi quand la sécurité devient l’enjeu majeur des populations, il n’est plus possible de parvenir à mettre en place les processus de négociation et de concertation nécessaires à la gestion communautaire. Les acteurs locaux ne parviennent plus à faire respecter les règles de gestion au niveau local et la survie immédiate devient logiquement la préoccupation première.

  • Quelques images du projet

 

 

 

INFORMATIONS
SUR LE PROJET

Durée du projet
1998-2001
Localisation
12 villages de la préfecture du Bamingui-Bangoran
Budget total
150’000 CHF (fonds propres)
Bénéficiaires
Communautés villageoises des villages de la commune de Bamingui
Partenaire local
Commune de Bamingui, Comités villageois
Responsable pour l’ADAP:

Monsieur Yves Hausser

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