Suite au bilan positif tiré des 15 années d’expérience menées dans la zone apicole de Mlele, l’ADAP, de concert avec le Tanzania Forest Services (TFS) et les communautés locales, s’est engagée dans un changement d’échelle majeur visant à étendre les modèles de co-gestion à d’autres territoires forestiers. Les deux nouveaux projets initiés visent à soutenir la mise en place de Joint Forest Management (JFM) Agreement entre les villages riverains et le TFS pour la totalité de la réserve forestière de Mlele (2350 km2) et la réserve forestière de Rungwa River (2100 km2). Si ce modèle de co-gestion a déjà été développé dans les forêts du nord, de la côte et du sud du pays, aucune expérience antérieure de JFM n’a été mise en œuvre dans le vaste écosystème forestier de Miombo de l’Ouest tanzanien. Les deux forêts concernées représentent des maillons essentiels des corridors reliant les trois grands complexes d’aires protégées de l’Ouest tanzanien, Katavi – Rukwa, Ugalla et Ruaha -Rungwa.
Les projets se développent selon deux axes principaux. Le premier est la mise en œuvre des mécanismes institutionnels de co-gestion des réserves, avec un effort important de renforcement des capacités locales au niveau des villages. Les projets vont également soutenir le recrutement, la formation et l’équipement des écogardes villageois, en coordination avec le TFS, pour assurer la surveillance et le suivi écologique de ces forêts actuellement mises sous pression. L’intérêt du JFM du point de vue des villages est lié à la fois à leur implication dans la gouvernance et la gestion, mais surtout à la sécurisation de leurs droits à long terme sur ces forêts. Le JFM permet également un partage des bénéfices générés par les activités de gestion des ressources entre les villages et le TFS.
Le second axe vise à soutenir le développement de chaînes de valeur ajoutée de produits forestiers non ligneux au profit des communautés villageoises qui pourront les collecter dans les réserves. Deux activités seront soutenues dans un premier temps, l’apiculture qui a démontré son potentiel dans le cadre du projet mené dans la zone apicole, et la valorisation des champignons sauvages comestibles du Miombo, grâce à la mise en place d’une nouvelle filière dédiée.
Ce changement d’échelle est rendu possible par le soutien fidèle de son bailleur de fonds traditionnel, la Fédération Genevoise de Coopération, ainsi que par des financements complémentaires négociés avec la Wildlife Conservation Society (en lire plus sur ce partenariat). L’équipe de l’ADAP est particulièrement motivée par ces nouveaux développements et s’engage de manière très active pour démontrer une fois de plus que les communautés locales sont essentielles pour en assurer le succès.