BURKINA FASO – PROJET D’EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE

Le projet d’Education au Développement Durable (EDD) vise à développer des compétences environnementales chez les futurs enseignants au travers d’une formation spécialisée en la matière, donnée annuellement. Le projet vise également à intervenir auprès des écoles du primaire en proposant la création d’activités pratiques dans des domaines tel que le maraîchage, l’embellissement et le reverdissement, l’hygiène et la connaissance de la nature.

DOMAINES D’INTERVENTION
Education, protection de l’environnement

PARTENAIRES PRINCIPAUX
Ecole Nationale des Enseignants du Primaire de Fada N’Gourma (ENEP), Haute école du paysage, de l’ingénierie et d’architecture (HEPIA), Planèt’ERE Burkina Faso, Association « Courir pour Aider », Direction du Développement et de la Coopération (DDC)

CONTEXTE
Pays sahélien d’Afrique de l’Ouest marqué par la pauvreté et une forte croissance démographique, le Burkina Faso subit également de fortes contraintes environnementales (sécheresses récurrentes, désertification etc.), qui sont désormais amplifiées par des perturbations affectant globalement la planète (changement climatique, perte de biodiversité, etc.). Confronté à la dégradation alarmante de son environnement, le Burkina Faso a reconnu l’urgence d’une prise de conscience des problématiques environnementales et des mesures existantes pour parvenir à une gestion durable de ses ressources naturelles.
Dans ce contexte, le développement d’un programme d’enseignement à l’Education au Développement Durable (EDD) au Burkina Faso paraît intéressant d’autant plus que l’est du pays est une région où l’application d’un tel projet semble être à la fois opportun et prioritaire. Opportun, car l’est du pays connaît des partenariats avec la Coopération suisse (DDC) depuis plus de trente ans. Prioritaire, car les Provinces de Gnagna, Gourma, Komandjari, Kompienga et Tapoa concentrent en leurs terres la biodiversité la plus importante du pays. Les questions environnementales et de gestion des ressources naturelles y sont d’autant plus essentielles que ces provinces se trouvent actuellement sous une forte pression exercée par l’expansion agricole (le reste du pays ayant été presque épuisé).

DESCRIPTION DU PROJET

En décidant de développer un projet d’EDD dans l’est du Burkina Faso, l’ADAP a répondu, en 2005, à une initiative locale émise par l’Ecole Nationale des Enseignants du Primaire de Fada N’Gouma (ENEP) qui avait pour objectif global de contribuer à la promotion de l’éducation environnementale. Dans son ensemble, ce projet entre en droite ligne avec le plan d’action d’éducation environnementale du sous-secteur éducation de base dans sa composante sensibilisation, information/formation en Education Environnementale (EE). L’ADAP y a vu là l’opportunité de relever deux défis majeurs pour la promotion d’un développement plus soutenable : l’amélioration du cadre de vie des bénéficiaires du projet et le maintien d’un équilibre environnemental.

En 2006, des entretiens et des recherches documentaires menés auprès des principales institutions dépositaires d’une expérience dans l’EDD ont permis de réaliser l’inventaire et une synthèse critique des démarches EDD conduites au Burkina Faso. Sur la base de cet état des lieux et de la littérature de référence, un programme d’enseignement a été mis en œuvre avec les responsables de l’ENEP. Depuis, ce programme a été dispensé au personnel de l’ENEP et aux élèves-maîtres des promotions 2007 et 2008.
Actuellement, le projet souhaite poursuivre son objectif initial en continuant à former des élèves-maîtres. Cependant, il est prévu que le manuel initial soit revu de manière à ce que son contenu soit simplifié et mieux adapté aux capacités des élèves-maîtres et au contexte régional. Afin que les élèves du primaire puissent bénéficier au mieux de ce programme d’enseignement, il a également été décidé de mettre sur pied des fiches pédagogiques qui viendront en support du manuel de formation. Elles devraient ainsi permettre aux futurs enseignants de transmettre au mieux les connaissances qu’ils auront acquises au cours de leur formation. Finalement, des activités devraient être développées au sein de 14 écoles pilotes se trouvant à proximité des aires de conservation de la faune afin de sensibiliser davantage ces élèves à la protection de l’environnement. Ces activités seront conçues en fonction des moyens (accès à l’eau, terrain disponible, etc.) et des besoins de chacune des écoles et devraient permettre d’améliorer les conditions de vie au sein de ces dernières. Outres les élèves, ce sont également les parents d’élèves et les communautés locales qui sont visées par cette partie du projet.
Grâce à un travail d’information auprès de ces dernières, quatre secteurs majeurs ont été identifiés sur lesquels le projet souhaiterait intervenir. Il s’agit de :
– l’embellissement et le reverdissement
– le maraîchage
– l’hygiène
– la connaissance de la nature

OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS
– Contribuer à la protection de l’environnement en encourageant une prise de conscience des enjeux écologiques et en favorisant des pratiques plus respectueuses des écosystèmes auprès de l’ensemble des élèves du primaire du Burkina Faso.
– Intervenir plus activement dans les régions du Burkina Faso se trouvant à proximités des aires de conservation en développant, au sein des écoles du primaire, des activités induisant des changements de comportement et suscitant des attitudes et des pratiques favorables à la protection de l’environnement chez les jeunes scolarisés, leur famille et leur communauté.
Pour se faire, les résultats attendus sont :
– Deux nouvelles volées d’élèves-maîtres (env. 850 pers/année) ont été formées au cours des années académiques 2009/2010 et 2010/211. Leur formation s’est faite sur la base de la nouvelle version du manuel d’enseignement.
– Des supports pédagogiques ont été créés et mis à disposition des enseignants sortant de l’ENEP. Grâce à ses fiches, ils peuvent de manière plus aisée retransmettre leur savoir en matière de protection de l’environnement aux élèves du primaire.
– Les activités développées au sein des 14 écoles pilotes sont facilement identifiables. Elles ont permis de sensibiliser davantage les élèves à la protection de l’environnement et ont amélioré les conditions de vie au sein des écoles.
L’enceinte ou l’extérieur des écoles est embelli de fleurs ; chaque école dispose d’une haie vive, d’un bosquet ou de toute autre forme de zone reboisée qui délimite son espace ; le menu de la cantine scolaire a été enrichi par les produits du jardin ; les élèves portent des vêtements propres, les classes sont nettoyées, l’eau potable est soigneusement contenue dans un récipient fermé et hermétique, les toilettes sont lavées chaque jour avec des désinfectants ; les élèves ont acquis de nouvelles connaissances sur la nature, ils sont capables d’identifier certaines espèces animales et végétales et ils sont au courant de leur utilité et de l’importance de leur préservation ; les parents d’élèves et les communautés locales avoisinantes ont montré un intérêt certain aux activités développées dans les écoles.

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